Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga
Will Ferrell fait un film sur l’Eurovision ? Il m’aura fallu presque 3 mois pour me lancer tant j’étais pris de vertige devant le potentiel du film. Je fais peu de mystère sur l’admiration que je porte à M. Ferrell. Quant à l’Eurovision, on connaît déjà le potentiel comique du truc dont on a parlé dans les règles de Neil Hannon pour remporter l’Eurovision. Potentiel Camavinguesque1 donc, mais quel verdict ? Il y a du très très bon, et du un peu moins bon.
Le très très bon
Les chansons de Fire Saga, Ja Ja Ding Dong en tête bien sûr, mais même Volcano Man ou dans un registre 1er degré Husavik, sont très réussies. Le pseudo-folklore islandais, les faux accents, le casting — “qu’est-ce qu’il est beau” ma chère et tendre me répéta à chaque apparition de Pierce Brosnan, et impossible de ne pas remarquer les performances de Dan Stevens en chanteur russe à l’allure manipulatrice et honteusement gay, et celle de Rachel McAdams en chanteuse à gros pull vouant un culte aux elfes — : tout cela est très réussi, et vous allez aimer.
I kind of describe my penis like a Volvo automobile: solid, sturdy, dependable, but not going to turn any heads.
— Lars Erickssong.
Le un peu moins bon
Lisons le consensus de Rotten Tomatoes, plus pertinent que le scandaleux précédent Daddy’s Home 2 :
Eurovision Song Contest: The Story of Fire Saga contains inspired ingredients and laugh-out-loud moments, but they’re outnumbered by the flat stretches in this overlong comedy.
En effet, il y a des longueurs. C’est indéniable. Mais, après quelques jours de décantation, il faut voir dans le film un autre registre que la pure comédie. Il y a par exemple une tendresse réelle de Ferrell, auteur du scénario, envers l’Eurovision, la critique — facile mais inhabituelle, qui plus est pour une production Netflix — de la mainmise des Américains sur l’Europe et sa culture (“elle chante en Islandais !”), et les personnages sont tous en quête d’une authenticité ou plutôt d’un droit à être soi-même qui résonne comme particulièrement contemporaine.
Le bilan
Ce film devra donc subir le test du revisionnage et du temps qui passe avant qu’on puisse en mesurer la vraie valeur. S’il vieillit aussi bien que Wedding Crashers, où David Dobkin était aussi aux manettes, et dont le récent visionnage estival a confirmé la greatness, alors on pourra boire notre petit lait.
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l’intérêt majeur d’écrire pour ce site à l’audience… hum… confidentielle est de se repencher régulièrement sur les vieux articles. On a commencé en 2005 donc certains sont déjà très datés. Faire référence au jeune Eduardo est donc volontairement risqué, mais je suis curieux de savoir ce que ça me fera de relire ça dans 10 ans. ↩